Lam Dome Yai : Interactions entre les migrations de jeunes actifs agricoles et les pratiques rizicoles avec risque de sécheresse élevé dans le nord est de la Thaïlande

Comment les migrations de jeunes actifs agricoles affectent-elles les pratiques rizicoles avec risque de sécheresse élevé ?

Date de création

02/06/2010

Territoire

Bassin versant de Lam Dome Yai, province d’Ubon Ratchathani

Description

Au nord-est de la Thaïlande, la riziculture inondée est pratiquée sous un climat à saison sèche de six mois et sur des sols à texture grossière. Même en début de saison des pluies, le risque de sécheresse demeure élevé. Depuis des décennies, les migrations saisonnières de main d’œuvre constituent un mécanisme adaptatif largement utilisé par les exploitations agricoles pour faire face au risque climatique et à la faible productivité rizicole dans la région la plus pauvre du pays. Alors que certaines migrations deviennent définitives et que les autorités veulent améliorer l’accès des riziculteurs à l’irrigation, une meilleure compréhension de l’interaction entre la gestion de la force de travail sur et hors exploitation et l’usage des terres et de l’eau est cruciale pour penser quels aménagements hydrauliques seraient les plus adaptés et qui en bénéficierait. Warong Naivinit effectue sa recherche doctorale sur ce sujet en appliquant la démarche ComMod afin de comprendre cette interaction clef dans la partie centrale du bassin versant de la Lam Dome Yai au Sud de la province d’Ubon Ratchathani.

La mise en œuvre de la démarche s'est déroulée au moyen de plusieurs allers-retours entre le terrain et le laboratoire depuis 2004 :

  1.  Revue de la littérature sur le système agraire local et en particulier les migrations de travailleurs ruraux. Construction de premiers diagrammes UML afin de conceptualiser les interactions entre les composantes du système agricole.
  2.  Conception, test et utilisation au village de Ban Mak Maï d’un premier jeu de rôles représentant la vision du chercheur de l’interaction étudiée lors des phases clefs du cycle rizicole annuel (gestion du travail au repiquage, à la récolte, et en saison sèche) et des interactions entre types d’exploitations rizicoles. Jeu rejoué ensuite avec les migrants et séances suivies de la modification des diagrammes conceptuels UML initiaux.
  3.  Construction d’un second jeu plus explicite quant au calendrier cultural et d’une application informatique sous CORMAS jouant le jeu. Observation de l’adaptation à des périodes très sèches et à l’arrivée de l’irrigation (canal, petits bassins individuels et communautaire).
  4.  Construction progressive d’un modèle multi-agents représentant l’interaction étudiée pour 4 exploitations différentes en alternant séances de programmation et soumission des versions successives du prototype à la critique des riziculteurs.
  5. Validation des améliorations demandées du modèle multi-agents et simulation des scénarios intéressant ses utilisateurs

La démarche de modélisation collaborative adoptée a pu s’échelonner sur une longue durée et a permis de multiples échanges de points de vue sur l’interaction simulée entre le chercheur et une dizaine de maisonnées d’agriculteurs, certains offrant de la force de travail, d’autres la louant lors des pics de travail du cycle rizicole. Le travail de maîtrise de Mlle Manitchara Thongnoi accompagne la fin de cette recherche et vise à comprendre les différents effets de la démarche sur les riziculteurs y ayant participé.

Commanditaires

Faculté d’agriculture, Université d’Ubon Rajathanee (UBU)

Equipe

  • F. Bousquet (Cirad Green)
  • C. Le Page (Cirad Green)
  • G. Trébuil (Cirad Green)
  • Warong Naivinit (UBU)
  • Manitchara Thongnoi (UBU)