Description

La démarche se présente comme un jeu de simulation, appelé TerriStories®, d’abord à construire puis à « jouer » par les participants eux-mêmes. Le support participatif est constitué de plusieurs plateaux « territoriaux », permettant aux joueurs de prendre en compte une diversité géographique dans leur analyse collective. Les plateaux sont modifiables à loisir de façon à pouvoir reconstruire le territoire concerné selon son point de vue. Sur ces plateaux, les participants choisissent ensuite les activités rurales qu’ils veulent simuler, et desquelles obtiendront des revenus en fonction de la pluviométrie simulée, de l’état des ressources et d’évènements socioéconomiques et environnementaux fortuits. Tout ceci constitue in fine un support de simulation participative sur lequel les participants peuvent ensuite introduire tout type de règles collectives de gestion territoriale qu’ils souhaitent, à l’échelle d’un plateau (règles locales ou régionales) ou à l’échelle des quatre plateaux (règles et lois nationales). Les participants décident donc d’eux-mêmes les « règles de jeu », c’est-à-dire les règles d’accès et de partage des ressources qu’ils vont devoir respecter lorsqu’ils posent leurs activités. C’est ainsi que progressivement, à partir des situations de gestion territoriale qu’ils créent puis simulent en les jouant, ils forgent de nouvelles règles afin d’améliorer la situation foncière. En un seul atelier de trois jours, les participants en arrivent ainsi à des propositions de règles qui sont à la fois endogènes et opérationnelles (la simulation obligeant à opérationnaliser chaque proposition). Le fait que le jeu soit constitué de quatre plateaux, donc de quatre régions différentes du Sénégal, aide les participants à se projeter sur un diagnostic et des propositions valables à l’échelle nationale, et pas seulement à l’échelle de leur terroir. Ce jeu a été utilisé dans tout le pays par une ONG sénégalaise, Enda-Pronat, pour élaborer collectivement des propositions paysannes sur le foncier au niveau national (Directives Paysannes sur le foncier), qu’ils ont soumis et soutenu auprès des autorités nationales pendant les années suivantes.