Kulayijana : Conduite du bétail et coexistence entre les aires protégées et leurs périphéries : Une approche participative

Quelles sont les pratiques de conduite du bétail à l’interface entre zone villageoise et aire protégée et comment ces pratiques impactent-elles la coexistence entre les acteurs locaux ?

Date de création

01/11/2012

Territoire

Le territoire représenté est fictif, mais réaliste. C'est une représentation collective générique proposant des caractéristiques similaires à celles de la zone d’étude au Zimbabwe.

Description

Ce projet est  focalisé  sur  les interactions entre la Forêt de Sikumi (FS), une aire protégée zimbabwéenne, et les communautés rurales vivant à sa périphérie. Nous nous sommes intéressés aux tensions liées aux pratiques de conduite du bétail. Les communautés rurales vivant dans notre zone d’étude disposent d’un droit d’accès légal pour emmener leurs animaux paître dans la forêt, et bien que villageois et gestionnaires de l’aire protégée trouvent des bénéfices dans cet accord, aucun n’est réellement satisfait et des inquiétudes et désaccords sont exprimés de part et d’autre. Nous retrouvons là, les caractéristiques des problèmes « pernicieux » : difficulté à identifier le problème de manière définitive ; incertitudes scientifiques et sociales ; valeurs culturelles conflictuelles et liens avec d’autres problèmes.
Pour comprendre et modéliser les interactions entre acteurs à travers la conduite du bétail, nous avons mis en place un processus de modélisation d’accompagnement (ComMod). Nous avons co-construit un outil de recherche participatif sous la forme d’un Jeu de Rôle (JdR) nous permettant d’étudier les stratégies locales de conduite du bétail. Plusieurs étapes  ont  été  nécessaires :  observation  directe  de  ces  pratiques ;  création  d’une  équipe  de  co-constructeurs mêlant chercheurs et membres des communautés rurales ; co-construction en tant que telle au travers d’ateliers itératifs. Trois ans après le commencement de cette thèse, nous disposons d’un JdR opérationnel.  Nos  travaux  montrent  comment  l’utilisation  d’environnements  virtuels  permet  aux chercheurs de s’extraire du paradoxe majeur des problèmes pernicieux : toute action modifie le système et donc le problème, sans jamais le régler. La participation d’acteurs locaux nous a permis de redessiner une vision commune des incertitudes sociales et scientifiques au travers de processus de négociation. Nous  montrons  comment  le  résultat  de  notre  effort  collectif  dépasse  les  ambitions  premières  et  la manière dont le chercheur doit nécessairement perdre en partie le contrôle de l’objet construit au profit des partenaires locaux. Nos travaux fournissent des éléments pour la formalisation d’approches visant à construire des modèles empiriques.
Finalement, nous exprimons notre conviction que des approches comme la nôtre sont pertinentes dans le cadre de la gestion des aires protégées, particulièrement avec l’émergence des parcs transfrontaliers en Afrique australe.
La première phase du projet a pris fin en 2015. Le projet continue  maintenant avec l’objectif de poursuivre la co-construction du jeu en incluant des managers locaux d’aires protégée. Nous souhaitons ainsi inclure leur rôle dans le jeu, et aller pas à pas vers un jeu adapté à l’élaboration collective de pratiques de gestion adaptatives des interfaces d’aires protégées.

Commanditaires

  • CIRAD

Equipe

  • Doyle McKey (Université Montpellier, CEFE)
  • Michel de Garine-Wichatitsky (CIRAD)
  • Christophe Le Page (CIRAD)
  • Arthur Perrotton

Arthur Perrotton
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Christophe Le Page
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